Résumé :
|
Longtemps mis en avant, le savoir-faire a progressivement laissé de la place à l'émergence du savoir-être. Dans les métiers de l'accompagnement, les compétences techniques lors d'un soin sont évidemment centrales, mais elles ne suffisent pas ou plus. Avec le temps, les usagers, les résidents, les personnes aidées demandent plus...Le relationnel, le contact, la posture vont permettre justement à un accompagnement d'être réalisé dans de bonnes conditions. Ils vont aussi faciliter le lien entre le professionnel d'un côté et la personne fragilisée par la maladie ou le handicap de l'autre. L'enjeu n'est plus de faire une toilette, de proposer une animation, d'organiser une sortie...mais de faire participer la personne en situation de handicap ou en perte d'autonomie. "Ne plus faire à la place de ", mais "faire avec", en cherchant à valoriser les compétences restantes de chaque personne pour leur démontrer qu'elles sont encore capables "de faire".Ce changement de paradigme s'est appuyé sur la notion d'adaptation : savoir s'adapter à chaque individu, ne pas standardiser des gestes d'accompagnement. Le savoir-être du professionnel n'est toutefois pas inné, contrairement aux idées reçues. En intégrant un Ehpad ou un foyer pour personnes handicapées, les traits de caractère d'un professionnel "gentil et l'écoute" ne peuvent suffire. Non, le savoir -être va s'acquérir progressivement, tout au long de la carrière, au gré des expériences, des difficultés, des formations, des discussions avec les collègues, des échanges avec les aidants et évidemment avec les usagers et les résidents. Le professionnel seul, inexpérimenté ou arrivant auprès d'un nouveau public peut avoir toutes les bonnes intentions du monde, mais il aura besoin d'outils pour justement savoir se positionner face à une difficulté, face à une personne qui refuse un soin, un résident qui se mettra à crier ou à débattre. Savoir écouter, décrypter des attitudes de personnes non verbales ; cela s'apprend. La Validation, l'Humanitude ou d'autres techniques viennent justement consolider une attitude bienveillante ou empathique. Et surtout, au quotidien, le professionnel ne devra pas perdre le plaisir d'accompagner, tout en sachant que les freins sont nombreux : la distance professionnelle, les conditions de travail avec des équipes réduites, la multiplication des arrêts maladie, les pathologies spécifiques qui demandent de plus en plus des accompagnements "pointus", un temps qui défile vite. Rien ne sera fait pour faciliter la tâche du professionnel...sauf une équipe soudée, formée, épaulée par une direction sur le terrain qui aura montré le savoir-être à suivre.[Résumé d'auteur]
|