Résumé :
|
Introduction : l’abstinence a longtemps été considérée comme l’unique objectif de soin des patients alcoolodépendants. Les dernières recommandations valorisent la consommation contrôlée dans un but de réduction des risques et des dommages. Quelle vision portent les personnes alcoolodépendantes sur ce nouveau paradigme de l’offre de soins ? Méthode : étude qualitative par entretiens semi-dirigés auprès de 11 patients alcoolodépendants. L’objectif principal était d’explorer leur vécu sur l’abstinence et la consommation contrôlée. Résultats : l’abstinence est un idéal permettant d’apporter un sentiment relatif de liberté, de bien-être, améliorant les relations et activités. Sa mise en application est difficile. La consommation contrôlée constitue un compromis adapté aux personnes en échec ou non prêtes à l’abstinence. Sa mise en place est plus facile. On constate une amélioration du bien-être, des activités, du relationnel. Le craving est décrit comme plus durable et la consommation contrôlée ne permet pas de tourner la page. Discussion : si l’abstinence est idéale, la consommation contrôlée est un objectif pragmatique, répondant aux recommandations d’amélioration de la qualité de vie et de réduction de la morbi- mortalité. Certains facteurs qui influencent le choix de l’un ou l’autre objectif peuvent être définis, mais ce choix s’intègre dans un processus de changement propre à chaque patient.[Résumé d'auteur]
|