Résumé :
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En 2008 , des lycéens sénégalais ont été le théâtre de crises d'hystérie collective. Nous avons été impliqués dans cet évènement en tant que soignants et nous avons essayé de mener quelques reflexions à partir de notre intervention. Les manifestations cliniques appartenaient au registre des troubles anxieux et étaient diverses allant de crises convulsives avec cris et mouvements tonico-cloniques à des tableaux de sidération, de stupeur ou au contraire de fuite désordonnée, d'hyperactivité stérile. Une antenne de crise créée en urgence s'occupait des cas moins bruyants sur place tandis que 55 élèves plus agités ont été évacués à l'hôpital Principal de Dakar. C'était une population quasi féminine avec 52 filles et 3 garçons âgés de 14 à 22 ans. Le service des urgences a été rapidement débordé. L'intervention des psychiatres et psychologues a été déterminante malgré l'existence de difficultés organisationnelles. Les données reccueillies ont mis en exergue l'existence de facteurs individuels médicopsychologiques de fragilisation associés à des facteurs environnementaux anxiogènes. D'un point de vue sociologique, cette vague d'hystérie collective apparaît comme un moyen "violent" d'extériorisation d'un malaise social général, marqué par une précarité économique croissante, un enseignement public agonisant. Cette libération quasi inévitable serait simplement passée par le maillon faible de la chaîne sociale représenté par ces jeunes élèves fragilisés et psychologiquement prédisposés à manifester ces réactions de stress collectif.[résumé d'auteur]
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