Résumé :
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Porté par l’idée que la psychanalyse offre de précieuses possibilités dans le traitement précoce des troubles autistiques, cet article clinique expose le processus thérapeutique d’une petite fille de dix-neuf mois, autiste et mutique, encapsulée dans une « carapace ». Il décrit de façon détaillée l’évolution de la petite Lila, suivie à raison de quatre séances hebdomadaires pendant deux ans, chez qui l’absence initiale de contact émotionnel se transforme peu à peu pour devenir une relation affective vivante à tonalité œdipienne. Dans le sillage de Frances Tustin - qui a mis l’accent sur la « qualité d’attention » de l’analyste, et de Justin Call - qui préconise que, dans les interactions précoces mère-bébé, le bébé soit celui qui initie le mouvement et la mère celle qui lui emboîte le pas, l’auteur expose la façon dont l’analyste doit faire preuve, dans un contexte quasi-insupportable de non-attention et de non-réponse, d’une capacité soutenue d’attention afin d’être en mesure de rencontrer le patient à mi-chemin, en ces rares moments où l’enfant montre une esquisse d’initiative. Cela contribue à construire de fragiles « moments de contact » qui se fonderont plus tard en des « moments de partage » et pourra conduire à la reconnaissance de l’analyste comme un être humain et à la perception du va et vient de la communication. On assiste ainsi à un rétablissement du « dialogue primitif » (Spitz). En faisant l’expérience de s’éprouver dans le miroir qu’est l’analyste, l’enfant retrouve son sentiment d’exister. Comme le montre la littérature, le courant dominant pense qu’il faut des interprétations précoces et systématiques du transfert, ce qui, à notre avis, a vraiment empêché les progrès dans le traitement psychanalytique des désordres du spectre autistique. [Résumé d'éditeur]
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