Résumé :
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La souffrance physique comme psychique s’est imposée dans le débat citoyen et chez les soignants. Banalisée par les médias, elle désigne indifféremment les évènements dramatiques, les difficultés existentielles, sociales et professionnelles. Nombre de chercheurs et militants soulignent que ces souffrances sont liées aux inégalités sociétales comme aux stratégies économiques. Les contraintes créées par les changements de stratégies, profonds et délétères, dans l’organisation du monde du travail et le déni des compétences deviennent insoutenables. La mise en place de cellules psychologiques souligne l’importance de lieux où la parole est possible. Un marché de la souffrance se développe, sur lequel fleurissent de nombreuses initiatives lucratives : coaching, gestion du stress, et autres 'thérapies' plus ou moins fantaisistes, sans compter la consommation médicamenteuse sauvage pour 'tenir' et le risque d’addictions aux opiacés. La prise en charge de la douleur s’améliore, mais les soins sont de plus en plus formatés et mécanisés. La souffrance psychique, du fait de sa connotation subjective, est rarement prise en compte car elle n’est pas facilement mesurable et ne répond pas aux critères de tarification à l’acte. La souffrance et la douleur exposées dans les médias peuvent être instrumentalisées à des fins de recherches de fonds (humanitaire, Sidaction, Alzheimer et autres…) jouant sur l’émotion voire la culpabilisation du public. [résumé de l'éditeur]
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