Résumé :
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La marchandisation du corps humain doit interpeller l’ensemble de la société, soignants, juristes ou citoyens. La position qui guide ce dossier est le refus de l’exploitation d’autrui, fut-il consentant, si tant est qu’on puisse l’être réellement. Les progrès de la science font émerger de nouvelles possibilités dont les réglementations varient selon les pays et les époques. Elles font l’objet de rapports marchands, comme n’importe quelle pratique médicale, et ouvrent la porte à différents trafics. Le déséquilibre entre le nombre de personnes en attente de greffe et celui des donneurs favorise le développement de réseaux mafieux de trafics d’organes aux dépens des populations fragilisées. Considérer le corps humain comme un matériau permet une exploitation de la personne au travail. Les essais cliniques soulèvent des questions éthiques et législatives. L’exhibition du corps de la femme comme argument de vente, sa soumission à des standards normatifs aberrants sont d’autres facettes de la marchandisation. Le corps humain est trop souvent l’objet de transactions financières. Le coût humain aussi bien physique que psychologique qui accompagne ces transactions n’entre pas dans le contrat. L’'acceptation' de ces marchés s’épanouit sur le terreau des inégalités socio-économiques, entre les classes comme entre les pays posant une question éthique majeure : la revendication de certaines personnes de vivre ou de procréer à tout prix se fait au détriment de celles et ceux que la misère contraint à 'consentir'. Comment les soignants se placent-ils devant ces problématiques et comment peuvent-ils accompagner leurs patients ainsi que leurs familles ? Il est urgent d’engager un débat citoyen prenant en compte les aspects éthiques, aussi bien que politiques, de ces problématiques. [résumé de l'éditeur]
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