Résumé :
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Bien que le décrochage scolaire ne soit pas un diagnostic psychiatrique, il est une préoccupation fréquente pour le pédopsychiatre, et recouvre des situations psychopathologiques variées. En outre, les psychopathologies sévères de l’adolescence sont aussi à risque de décrochage scolaire, grevant par là-même le pronostic. Intégrer le soin dans la problématique du décrochage scolaire paraît être une piste intéressante. Nous avons depuis 2008 réorganisé le partenariat entre le dispositif de soins spécialisé hospitalier, et le groupe scolaire détaché dans notre hôpital pour répondre à ces demandes en augmentation. Nous proposons ici de reprendre les 50 premiers patients qui ont bénéficiés de ce dispositif, d’évaluer leur situation clinique à leur sortie (t1) et à 30 mois (t2) et d’explorer les facteurs potentiellement associés à leur réinsertion. Les variables sociodémographiques et cliniques ont été recueillies rétrospectivement à t0 et t1. Concernant le devenir à t2, les données ont été obtenues par appel téléphonique. Les critères de réinsertion retenus à 30 mois sont : la reprise d’une scolarité (classique, adaptée, ou de type médico-sociale) ou l’existence d’une activité professionnelle. Entre 2008 et 2012, nous avons accueilli 52 sujets (dont 36 garçons, 69 pour cent) dans le dispositif scolaire de l’hôpital en association avec des soins de consultation (n=20) ou en hospitalisation de jour (n=32). Ils présentent des profils psychopathologiques variés. Au total, 37 sont des collégiens (71 pour cent) et la durée de déscolarisation moyenne est de 6,7 mois. La durée moyenne de prise en charge dans le dispositif fut de 4 mois. Au devenir à 30 mois, 34 sujets (65 pour cent) ont une réinsertion scolaire avec une amélioration clinique globale significative (30 pour cent d’augmentation du score EGF). Seule l’existence d’une mesure éducative à t0 et la sévérité clinique (CGI-S et EGF) à t1 sont associées de manière significative à une moins bonne réinsertion à t2. Les adolescents à risque de décrochage scolaire ont bénéficié du dispositif sur le plan de leur adaptation psychosociale et de leur réinsertion scolaire. Bien que les profils psychopathologiques soient variés, le seul facteur pronostique retrouvé est l’existence d’une mesure de protection aide sociale à l’enfance.[résumé d’auteur]
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