Résumé :
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Les métiers du soin devraient être pensés dans la perspective des attentes et besoins de la population, ce qui exigerait une politique qui prenne en compte la santé dans toutes ses dimensions. Or, la restructuration profonde des lieux et modes d’exercice et la dégradation des conditions de travail des soignants posent plus que jamais la question du sens de leurs missions. Il en est de la santé comme de toute la sphère publique et privée : l’inversion des priorités, la suprématie de la marchandisation causent des dommages conséquents sur le vivre ensemble et la santé des personnes. Qu’attendent les patients et quelles sont les aspirations professionnelles des soignants ? Malgré la dégradation profonde des conditions de soins, il subsiste chez la plupart des soignants des valeurs positives comme la solidarité, la compétence, l’attention à l’autre, le respect, l’éthique. Comment faire pour que ces aspects soient revalorisés et surplombent l’idéologie budgétaire ? A l’hôpital, la segmentation des actes pratiqués, l’approche analytique comptable obligent à saucissonner les patients pour soigner leurs organes. Ces choix ont des effets collatéraux conséquents sur le contenu des soins ainsi que sur les priorités qui s’imposent, au grand dam des soignants comme des patients. Les médecins généralistes ne sont pas épargnés par ce changement de paradigme qui impose la segmentation des actes en lien avec leurs revenus. Les soignants se sont laissé déposséder de l’essence du soin, ils se sont inclinés à leur corps défendant devant la rentabilité exigée qui a profondément dégradé leur propre estime de leur travail. Soigner se réduit alors à traiter. Quels changements pourraient donner une place respectable et active à ceux qui souffrent ? [résumé de l'éditeur]
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