Résumé :
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Cette étude de René Girard commence par une brève histoire du mal qui va de Héraclite à Sartre ; Héraclite qui estimait que la guerre engendrait toutes choses. Empédocle imaginait l'univers comme issu d'une dialectique entre l'amitié et la haine. Les perses croyaient en un Dieu du bien et du mal. Kant estime que l'homme est méchant par nature et, pour lui, le pire des sentiments est l'indifférence, car celle-ci agit plus efficacement que la haine chez les exterminateurs, transformant l'homme en pure marchandise. Sade établit un lien entre le mal et le plaisir. Hegel nous évoque la lutte à mort dans sa dialectique du maître et de l'esclave. Il pense que seul l'homme a accès au mal. Sartre établit une phénoménologie de la haine, celle-ci étant issue du sentiment de possession par autrui. Quant à René Girard, il extériorise le mal et l'angoisse qu'il provoque par un processus de désignation de 'boucs émissaires'. L'esquisse biographique de Girard montre qu'il est d'abord un critique littéraire. A travers ses lectures, il va donc découvrir deux thèmes importants : le désir mimétique et le bouc émissaire. Le mimétisme engendrant une violence collective et le bouc émissaire étant une canalisation de cette violence. C'est à travers le mécanisme de destruction du bouc émissaire que la société fonde l'art, l'éducation et la connaissance. Girard devient ainsi anthropologue et Michel Serres le qualifiera de 'Darwin' des sciences humaines. [résumé d'auteur]
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