Résumé :
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L'actualité violente surprend la modernité oublieuse des alertes courantes depuis les présocratiques et ramenée à une question encore largement irrésolue : Pourquoi la guerre ? Ce qu'une correspondance célèbre entre Einstein et Freud dans les années titrait, l'un interrogeant la soif de pouvoir des élites, l'autre la soumission de l'homme à la pulsion de mort. Depuis toujours la guerre, elle rythme la vie des hommes et anime leur inventivité : les modernes y voient qui 'une continuation de la politique par d'autres moyens', qui une 'torsion à la règle symbolique de l'échange', qui un 'échec du mécanisme sacrificiel'. Si l'homme partage avec l'animal un dispositif instinctuel en faveur de la conservation de l'espèce, de la survie, de la reproduction et de la défense territoriale, il s'en distingue singulièrement par sa cruauté et la régression sociale dans le retour du tribal violent. On ressent avec inquiétude que la modalité intersubjective radicale qui vise à tuer l'autre ressort d'un sentiment de haine, racine vivante de la colère. L'expérience du ressentiment lié à l'humiliation nourrit le composite d'une humeur sthénique, d'émotions négatives et d'un projet de vengeance. Un regard existentiel porté sur la montée aux extrêmes terroristes dévoile une quête héroïque mais illusoire des besoins fondamentaux de liberté, de reconnaissance et d'identité ouvrant à une nouvelle anthropologie sensible à la question religieuse.[résumé d'auteur]
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