Résumé :
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L’oeuvre de Sartre est immense et problématique : elle semble scindée par une rupture médiane tant la seconde orientation, qui se situe après la deuxième guerre mondiale, semble contrarier, voire contredire la première. C’est pourtant au coeur de cette dernière qu’a surgi le monument philosophique intitulé L’Etre et le Néant. Les pages que l’auteur y consacre à l’analyse du désir sexuel y sont parmi les plus considérables qu’il ait produites. Se posant en critique de la psychanalyse freudienne, il apparaît néanmoins fasciné par celle-ci tout en lui opposant ce qu’il nomme la psychanalyse existentielle. La liberté en laquelle ne cesse de se projeter la conscience vient buter sur le phénomène du désir qui la saisit comme un mécanisme destinal. Le désir exige le désir, et la liberté rêve de s’engluer dans ce processus par lequel le corps fait naître la chair en une tentative d’évanouissement. En ce sens, la liberté caresse sa propre mort virtuelle. Ainsi le philosophe peut-il parler d’une aporie du désir et, plus crûment, d’un échec.
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