Résumé :
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L’évaluation émotionnelle que nous faisons des éléments de notre environnement joue un rôle important dans l’orientation de nos comportements quotidiens. Alors que certaines préférences semblent être présentes dès la naissance, la grande majorité d’entre-elles sont acquises au cours de notre vie (Rozin et Millman, 1987). De nombreuses recherches expérimentales s’intéressent aux mécanismes responsables de ces changements dans l’évaluation émotionnelle. La question de ces mécanismes est importante en psychologie dite générale, mais elle l’est aussi en psychopathologie (Hermans, 1998). En effet, les observations cliniques suggèrent que de nombreux troubles émotionnels impliquent justement l’acquisition de valeurs émotionnelles négatives. Il est donc important de comprendre comment un stimulus peut acquérir une valence émotionnelle (ou en changer). Il semble que l’une des réponses à cette question se trouve dans l’effet de conditionnement évaluatif (CÉ, en anglais, Evaluative Conditioning). L’effet de conditionnement évaluatif correspond au changement de valence émotionnelle d’un stimulus initialement neutre (stimulus conditionnel [SC]), suite à son association avec un stimulus affectif (stimulus inconditionnel [SI]) (De Houwer, 2007). Dans le contexte de la psychopathologie, il est possible que cet apprentissage soit influencé par la symptomatologie des patients. En effet, certains auteurs envisagent que l’humeur négative présentée par les patients dans certains troubles puissent influencer les apprentissages affectifs (Walther et al., 2005). Par exemple dans la dépression, l’humeur négative ressentie par le patient pourrait agir comme un stimulus affectif (SI) et rendre déplaisants les stimuli (SC) rencontrés dans cet état d’humeur. Cependant, cette hypothèse n’a jusqu’alors pas été testée. Dans cette étude, nous souhaitons donc explorer l’influence de l’état d’humeur des participants sur l’effet de conditionnement évaluatif.[Résumé d'auteur]
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