Résumé :
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L'objectif de notre étude était de faire une approche épidémiologique du trouble délirant (ou délire paranoïaque) et de dégager des indices cliniques pouvant orienter précocement le diagnostic, à travers une étude comparative des cas rencontrés dans les divers secteurs d'activité du service de psychiatrie ' C ' au CHU Hédi-Chaker à Sfax en Tunisie. Pour ce faire, nous avons mené une étude épidémiologique rétrospective sur 66 cas de trouble délirant, en référence aux critères du DSM-IV, que nous avons comparés à un groupe de 130 patients pour lesquels le diagnostic était autre qu'un trouble délirant. La série des délirants paranoïaques était composée de 53 hommes et 13 femmes. Parmi eux, 27,3 % avaient divorcé au moins une fois. Le niveau scolaire était limité et la situation professionnelle était médiocre pour la majorité. Les principaux types, en référence au DSM-IV, étaient de persécution pour 47 % et de jalousie pour 21,2 %. Le taux de ceux qui avaient commis des actes médicolégaux était de 42,4 %. Le diagnostic initial était un trouble dépressif mineur, pour 40,9 %, et une schizophrénie, pour 24,2 %. Le délai moyen du diagnostic correct était de près de cinq ans. Les délirants paranoïaques se distinguaient des témoins, de façon statistiquement très significative, par la formulation de demandes de nature autre que des soins et par plus d'insatisfaction vis-à-vis de l'évolution sous le traitement initial. Ces deux indices pourraient s'avérer utiles pour orienter l'investigation diagnostique, dans le même milieu socioculturel, devant des tableaux évoquant, a priori, une dépression mineure, fréquemment rencontrée en pratique.[résumé d'auteur]
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