Résumé :
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Ce travail a pour objet de rendre compte de la vitalité de deux pères, qui ont chacun à sa façon, souhaité donner du courage à leur jeune enfant. Ils ont écrit et dessiné pour leur enfant pendant la guerre, alors qu’ils vivaient une situation d’extrême précarité, de danger permanent. Ces oeuvres passées quasi miraculeusement à la postérité sont remarquables sur de nombreux points et l’on peut s’inspirer du lien maintenu entre l’enfant et le parent, pour les générations à venir. Dans le cadre de ces deux oeuvres, nous sommes en présence d’une écriture orientée, volontaire, voire testamentaire pour l’une d’elles. Observer les traits communs se dégageant de ces écritures à l’adresse de l’enfant en situation de grand danger. Après un travail de recontextualisation, nous proposons une double lecture : ce qui est dit officiellement versus ce qu’on peut y voir en connaissant le contexte. À partir d’une analyse utilisant les outils et les méthodes qualitatives, nous montrerons qu’il existe une double injonction : donner des forces à son enfant et taire la situation réelle dans laquelle on se trouve. Quatre impératifs se dégagent de ces cadeaux parent–enfants : l’expression de l’amour qui relie ce parent à son enfant, la nécessité de replacer l’enfant dans le contexte des problématiques d’un enfant « normal » de son âge, réintroduire de la temporalité et apprendre à l’enfant à se décentrer. À travers l’étude de ces deux objets, se dessine une double lecture de la réalité, qui manifeste de la part du père à l’enfant une sorte d’injonction de vivre : il lui transmet un « bâton de relai », et entend l’inscrire dans une filiation qui inclut ses parents et ses futurs enfants. [résumé d'auteur]
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