Résumé :
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Menteur, affabulateur, imaginatif, inventif, délirant, mythomane... Ces termes témoignent de la diversité des représentations que peuvent avoir les adultes à propos du 'mensonge' d'un enfant ou d'un adolescent, selon leur place, leur histoire ou leur métier, et qui varient, bien évidemment, selon l'âge, la fréquence avec laquelle le jeune recourt au 'mensonge', et le contexte dans lequel celui-ci intervient. La question du mensonge, qui pose en négatif celle de la vérité érigée en idéal, provoque ou inquiète les parents et les enseignants, met en difficulté les travailleurs sociaux et les acteurs de la justice, intrigue les médecins et les 'psys'..., qui rencontrent, chaque jour, dans leur pratique clinique les raisons souterraines – à visée défensive, par exemple – qui président à un tel discours. Sigmund Freud a certes montré la force des fantasmes qui peuvent conduire à mentir sincèrement, et pourtant, il ne connaissait rien à l'époque actuelle, qui privilégie la transparence, ne facilite pas la prise en compte individualisée de la fonction de ce qui est nommé 'mensonge' et de la culpabilité qui en découle souvent. Il n'y aurait que du visible ou du dissimulé, du vrai ou du faux. Les auteurs des articles du dossier de ce numéro tenteront de démêler ces enjeux, à partir des questions qui se posent dans les pratiques des professionnels de l'enfance et de l'adolescence.
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