Résumé :
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L’anorexie mentale, pathologie survenant à l’adolescence et de nette prévalence féminine, reste encore aujourd’hui l’objet de nombreux questionnements psychopathologiques. Si son association fréquente aux fonctionnements limites liée à la prégnance de l’angoisse de perte d’objet relègue souvent à l’arrière plan celle du conflit œdipien, force est de constater que c’est pourtant la sexualité génitale, plus particulièrement féminine, qui semble impliquée dans l’avènement de ces symptômes à l’adolescence. Dans le cadre de cet article, nous proposons de nous intéresser au féminin chez les jeunes filles anorexiques, sous l’angle de leur traitement psychique de l’Œdipe et de son retentissement narcissique. À la faveur du repérage dans le cadre d’une recherche de deux types de fonctionnements limite associés de façon privilégiée aux symptômes anorexiques, nous tenterons de montrer en quoi la problématique des limites marquée par un défaut de différenciation moi-objet, dedans-dehors, intérieur-extérieur impacte le traitement de la différence des sexes et du conflit œdipien dans des modalités variées selon la facture tantôt inhibée ou labile des défenses. L’objectif est de dégager, à partir de la clinique projective (Rorschach et TAT), des problématiques et des aménagements défensifs communs, mais aussi singuliers, susceptibles d’éclairer la signification des symptômes et ainsi d’améliorer les modalités de prise en charge.[Résumé d'éditeur]
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