Résumé :
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Selon des données nationales, la prévalence des polytoxicomanes a diminué dans la population générale française depuis 2000, mais les équipes d’addictologie ont plutôt un sentiment inverse. L’objectif de notre étude était d’évaluer la fréquence des co-addictions chez les patients hospitalisés pour sevrage alcoolique au cours de deux périodes : 2001 et 2007. Sujets et méthode : l’étude était rétrospective, monocentrique, incluant tous les patients alcoolo-dépendants admis pour sevrage au cours de deux périodes distantes de six ans. Le recueil de données sociodémographiques et de consommation des substances psychoactives a été réalisé à partir des dossiers médicaux. Résultats : 141 et 144 patients ont été inclus. Les deux groupes avaient un profil sociodémographique et une consommation d’alcool similaires. De 2001 à 2007, la fréquence d’une co-addiction, majoritairement au cannabis, avait presque doublé. Les consommateurs de cannabis étaient plus jeunes que les non-consommateurs, buvaient plus d’alcool et étaient plus fréquemment infectés par le VHC et le VIH. Conclusion : la co-consommation de substances psychoactives a augmenté entre 2001 et 2007 chez les patients hospitalisés pour sevrage alcoolique, cette large diffusion de la polytoxicomanie posant un nouveau défi thérapeutique. Nos données suggèrent que la consommation de tout produit illicite chez les patients alcooliques devrait inciter au dépistage du VIH et du VHC.[résumé d'auteur]
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