Résumé :
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Séraphine Louis, dite « Séraphine de Senlis », est une artiste peintre française dont l’œuvre proprement dite fut connue du public au début du vingtième siècle à l’occasion d’une exposition à Senlis, petite ville de l’Oise où elle vécut jusqu’en 1932. Son travail de création, remarquable par le foisonnement de ses thèmes et la richesse exceptionnelle de ses couleurs, digne des plus belles inspirations médiévales, produit encore aujourd’hui un authentique attrait qui valut rien de moins qu’un film en 2008 et une exposition au Musée Maillol en 2009. En ce qui nous concerne, notre intérêt porte principalement sur la lecture clinique du cas, et ce à partir des indications rigoureuses données dans les rapports psychiatriques de Clermont, mais aussi à partir des témoignages de proches et notamment Anne-Marie Uhde — sœur du collectionneur Wilhelm Uhde qui permit sa notoriété — et recueillis par l’historien d’art Alain Vircondelet dans sa thèse consacrée à l’artiste. Nous mettrons alors en évidence, au-delà de la représentation esthétique auquel le film de Martin Provost rend hommage, ce que nous choisissons de qualifier de « parcours logique » qui interroge le statut et la fonction de la création pour Séraphine de Senlis. Dans cette perspective, notre souci sera notamment de démontrer en quoi le succès et la reconnaissance publiques de l’œuvre et de l’artiste n’ont pas été, pour ce sujet, bénéfiques.[Résumé d'éditeur]
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