Résumé :
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Objectifs : La dangerosité des patients adultes hospitalisés en psychiatrie générale s’exprime principalement par l’auto-agressivité et l’hétéro-agressivité. Ces passages à l’acte peuvent être précédés de prodromes identifiés par les équipes paramédicales. L’objectif de cette étude était de décrire ces prodromes afin de proposer des solutions d’amélioration de leur communication. Méthodes : Une étude épidémiologique descriptive prospective sur six mois a été menée. Les passages à l’acte signalés pendant la période de l’étude et engendrés par des patients adultes hospitalisés en psychiatrie générale étaient recrutés. L’analyse de leurs prodromes était réalisée au moyen d’une grille ALARM et d’un entretien semi-directif soumis dans les trois semaines suivant l’événement. Résultats : 30 événements sont survenus pendant la période de l’étude. 25 ont pu être analysés. 32 % de ces évènements étaient considérés comme évitables par les soignants. Les soignants rapportaient des relations de soin conflictuelles avec ces patients, et une dégradation clinique préalable au passage à l’acte décrite dans 80 % des situations. Une régression logistique a montré qu’une longue durée d’hospitalisation et une réduction de la fréquence du suivi médical constituaient des variables prédictives d’un ressenti, par les soignants, de l’évitement possible d’un passage à l’acte. Conclusion : Le ressenti par les soignants de l’évitement possible d’un passage à l’acte semble être associé aux modalités de prise en charge de ces patients. L’organisation hospitalière des soins devrait d’avantage tenir compte des dégradations de communication médecin-soignants, concernant les patients les plus susceptibles de passer à l’acte. [résumé d'auteur]
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