Résumé :
|
Cet article se propose de mettre en évidence les lignes de force dans l’évolution des politiques publiques relatives à la santé mentale des adolescents en France. L’analyse des textes réglementaires, des rapports publics et des plans d’action gouvernementaux permet de montrer que la politique de santé mentale engagée par les pouvoirs publics au début des années 1990 se traduit par une extension considérable des problèmes et des populations à traiter selon des cadres et des modalités d’action rénovés. Elle donne à voir une nouvelle conception des soins qui tend à substituer à la logique de la filière une logique d’itinéraire personnelle afin d’accompagner les adolescents dans leurs parcours et de favoriser une socialisation réussie autour de la recherche d’autonomie. A l’échelle d’un territoire géographiquement circonscrit, l’analyse des discours des acteurs de la pédopsychiatrie, de leurs partenaires et de la littérature produite localement permet de mettre en évidence une multiplicité d’initiatives, d’expériences et d’expérimentations qui prennent place dans les interstices du système de soins, entre la prévention et les soins, l’ambulatoire et l’hospitalier, le thérapeutique, l’éducatif et le scolaire, et contribuent à modifier en profondeur le paysage local de la santé mentale en réorganisant l’offre de prévention et de soins. Leur engagement est toutefois loin d’être devenu la norme et seuls quelques groupes professionnels, soucieux de se qualifier et de mieux prendre en charge les problèmes de santé mentale des adolescents, y sont impliqués. [résumé d'éditeur]
|