Résumé :
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La mythomanie constitutionnelle pose des problèmes diagnostique, étiopathogénique et médicolégal pour le médecin. Nous avons discuté ces aspects à partir de l'analyse d'une observation. Il s'agissait d'un homme de 43 ans, qui a été examiné dans le cadre d'une expertise pénale à la suite de l'émission de chèques sans provision. À l'examen, il prétendait être, à la fois, médecin et avocat. Il a été poursuivi dans plusieurs des affaires d'escroquerie. Du point de vue psycho dynamique, la mythomanie constitutionnelle entrerait dans le cadre des états limites. Elle reflète une grande faille narcissique. La théorie de Maleval pourrait également être transposée chez notre malade. Enfin, l'attitude de notre patient, comme celles de certains psychotiques, pourrait cadrer avec la création d'un mythe personnel afin de réduire la fragmentation du Moi. Sur le plan médicolégal, on pourrait a priori postuler que le mythomane perçoit suffisamment la réalité pour être considéré comme lucide au sens légal. En fait, il maîtrise avec peine la totalité de ses intentions, étant guidé par un automatisme irrépressible qui fait de la mythomanie une maladie « grave » handicapante dont la première victime est le sujet lui-même. Aucune mesure n'est à même de l'empêcher d'enfreindre la loi, sauf, peut-être, un contrôle administratif permanent, ce qui n'est pas sans poser de problèmes pratiques et éthiques. [résumé d'éditeur]
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