Résumé :
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Les troubles bipolaires interrogent les figures de la mélancolie et de la manie, dont les modèles psychanalytiques de référence sont rapidement rappelés. L’état de détresse infantile, aux origines de la vie psychique, conduit l’auteure à questionner le statut de l’objet, entre présence et absence. Les conceptualisations de Winnicott s’invitent naturellement à la réflexion pour penser, au-delà d’une opposition dualiste, une aire intermédiaire d’expérience, dont la fonction créatrice détermine la place de l’objet, en creux. Alors que primitivement l’objet ne peut s’appréhender que par l’éprouvé de son absence, la capacité à le perdre est quant à elle déterminée par la qualité des premiers investissements, entre présence et absence. Les épreuves projectives, de par leur double appel perceptif et projectif, sont susceptibles de mettre au travail la qualité des investissements d’objet et la capacité à supporter leur perte quand ils viennent à manquer. L’hypothèse proposée est que les aléas du travail perceptif et représentatif aux épreuves projectives sont les indiscrets témoins des avatars du traitement de la perte quand l’objet vient à disparaître. Les adolescents bipolaires présenteraient un investissement perceptif singulier aux épreuves projectives, témoignant de l’accrochage nécessaire au 'voir', contre-investissant l’angoisse de perdre l’objet de vue, réveillant une détresse abyssale. [résumé d'éditeur]
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