Résumé :
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Un grand bouleversement des recherches sur le système nerveux se produit dès les années 1940 et se développe considérablement après la Seconde Guerre mondiale. Les questions laissées en suspens avant la guerre concernent des points aussi fondamentaux que la nature de la neurotransmission, chimique ou électrique. Le premier tournant concerne la discipline reine de la neurophysiologie avec l'introduction de l'enregistrement intracellulaire qui permet de comprendre l'électrogenèse neuronale et la dissection fine des réseaux de neurones. En association avec la biophysique, la microscopie électronique et l'ultracentrifugation, la technique intracellulaire emporte la conviction de tous sur la nature chimique de la neurotransmission par l'élaboration de la théorie quantique et de la théorie vésiculaire. La voie est ouverte à la caractérisation des neurotransmetteurs avec l'aide de la biochimie. Les voies noradrénergiques et aminergiques sont décrites par de nouvelles techniques histologiques, tandis que l'électrophysiologie caractérise leurs fonctions. Toutes les sous-disciplines concourent à étudier l'organisation synaptique des centres nerveux et les phénomènes d'inhibition locale. Avec la neuropharmacologie, les sciences du neurone constituent une nouvelle neurochimie, et les progrès des dissections, des techniques de traçage morphologique de voies nerveuses et les techniques opératoires offrent de nouvelles possibilités d'intervention et d'expérimentation. Toutes ces innovations des années 1950 et 1960 sont au coeur de la constitution de la nouvelle communauté internationale qui se fédère autour du mouvement de la neuroscience américaine. [résumé d'auteur]
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