Résumé :
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La pratique des enveloppements humides peut être une technique de soin tout à fait efficace dans le cadre d’un traitement institutionnel d’enfants autistes et psychotiques. Ces enfants-là sont amenés à expérimenter des sensations de douleur intense, à travers des conduites d’automutilation, pour appréhender une réalité angoissante pour eux. Ces expériences leur permettent d’approcher quelque chose de leur corps qui ne pourrait se délimiter, se limiter uniquement par la douleur. Le rapport à leur corps nous permet aussi de poser l’hypothèse que des enfants pris dans une problématique autistique, disposeraient d’un sentiment continu d’exister perturbé, avec la remise en question d’une image du corps. Cette pratique permet à l’enfant d’investir progressivement son corps, en saisissant ses limites, la différence entre l’intérieur et l’extérieur, avec les sensations que provoque l’enveloppement, afin de ressentir son corps comme un contenant sécurisant à l’abri des excitations. La construction de cette contenance n’est pas uniquement à envisager au niveau corporel, mais aussi au niveau d’une enveloppe groupale et langagière qui peut servir d’étayage. Néanmoins, la mise en place d’un tel traitement nécessite un travail de réflexion sur l’institution même, car sa capacité de contenance peut être mise à rude épreuve, voire remise en question. [résumé d’auteur]
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