Résumé :
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Dans nos institutions, le nombre de patients présentant des symptomatologies démentielles ne cesse de grandir. Face à une symptomatologie pour laquelle le modèle de compréhension de référence reste celui de la neuro-cognition, nous souhaitons ouvrir le champ de la démence à celui de la psychanalyse de groupe. Nous pratiquons ainsi le psychodrame psychanalytique de groupe avec des patients déments, dispositif que nous aménageons en fonction des spécificités de cette population. Dans ce travail, nous portons une attention particulière au symptôme de l’oubli démentiel que nous qualifions de sidératif du fait de ses modalités d’émergence, et du vécu qu’il convoque pour les protagonistes en présence. Notre objectif est de repérer comment il est possible de réaccéder à des traces psychiques, en apparence inaccessibles, en passant par le corps, l’affect et la motricité. Nous faisons l’hypothèse qu’au-delà d’une étiologie organique, il y aurait une dimension psychique aux conditions et manifestations de l’oubli chez les patients déments. Nous observons que la dynamique groupale peut favoriser une relance du souvenir. Pour cela, le clinicien se doit de développer des techniques qui passent par le sensoriel, la corporéité pour préfigurer une forme qui était déjà là auparavant mais qui semble être attaquée au point de disparaître psychiquement, comme effacée. [résumé d’auteur]
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