Résumé :
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L’oeuvre de Nietzsche est tout entière une interrogation sur l’histoire de la culture, ses fondements et ses impasses. Et ce qu’il trouve au centre de cette histoire est le désir d’emprise et de cruauté. Anticipant les catastrophes culturelles du XXe siècle, il met la question du mal au coeur de sa réflexion. Un demi-siècle plus tard, avec l’introduction de la pulsion de mort et le conflit Éros-Thanatos, Freud va, dans ses écrits anthropologiques, interroger à son tour les fondements de la culture dont dépendent les progrès et le devenir de l’humanité. Si un même projet les réunit, si l’on peut tous deux les qualifier de 'grands désillusionnistes', leur pensée bifurque sur bien des points : celui de la primauté du sensoriel sur le rationnel défendue par Nietzsche, celui de la fonction civilisatrice du refoulement pulsionnel soutenue par Freud, ou encore la dimension du conflit essentielle à la pensée freudienne, là où Nietzsche pense nécessaire coexistence des contraires. Reprenant ces questions, Nathalie Zaltzman nous lègue, à partir de son écoute analytique et d’une lecture approfondie de la littérature concentrationnaire, une importante et originale contribution à la définition du travail de culture et à la question du mal. [résumé d'auteur]
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