Résumé :
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Les psychoses du post-partum concernent un à deux cas sur 1000 accouchements. Les études menées en psychiatrie périnatale ont amélioré la compréhension des troubles. Si le pronostic de l’état aigu est généralement favorable, le taux de récidive reste important avec le risque d’une chronicisation. La connaissance de ces données permet de réaliser un travail de prévention auprès des futures mères. D’un point de vue psychodynamique, la grossesse est une période de conflictualité psychique importante, de crise identitaire et de reviviscence des conflits infantiles. La compréhension des processus psychoaffectifs liés à la grossesse et l’abord multidimensionnel apparaissent indispensables dans la prise en charge des états psychiatriques aigus du post-partum. Le cas de Madame O., hospitalisée en psychiatrie adulte pour un épisode de manie délirante du post-partum montre comment ces modèles théoriques deviennent opérants pour l’élaboration des conflits intrapsychiques. L’anamnèse et la reprise des éléments biographiques ont mis en évidence l’existence de plusieurs facteurs de risque de décompensation. L’identification de la patiente à sa lignée maternelle, associée à la reviviscence de son passé infantile, ont constitué le lit de la décompensation. Nous avons travaillé la question de sa place au sein de sa lignée maternelle, auprès de son mari, et en tant que mère. La confusion identitaire et générationnelle dans laquelle se trouvait la patiente s’est progressivement amendée et un travail de séparation–individuation a pu être amorcé.[résumé d'auteur]
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