Résumé :
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N'autoriser à parler d'un homme contemporain de la précaution, c'est dire que le principe de précaution est bien plus qu'un principe ; si la visée première de ce principe est bien celui des dommages collectifs aux allures de catastrophes, doublés d'une incertitude scientifique, une logique de précaution s'est depuis lors appliquée aux dommages individuels précipitant sa bascule dans un principe d'abstention, de défiance généralisée et même de suspicion. Cette attitude très particulière par rapport à l'incertain que révèle ce paradigme de précaution ne pouvait que convoquer la probabilité dans une volonté de maîtrise du risque et de l'incertain. Il s'agira de montrer comment la probabilité devenue pourtant centrale dans le gouvernement de l'incertain sous le régime de la précaution, se 'déprobabilise' à mesure qu'elle travaille contre l'incertain jugé désormais inacceptable. Avec l'incertain qui s'efface, le sujet (moderne) inséparable de la probabilité pascalienne qui émergea au XVIIème siècle ainsi que l'homme probable de la démocratie probabiliste fondée par Adolphe Quételet au XIXème siècle, s'éclipsent pour céder la place à l'individu souverain aux prises avec son angoisse. [Résumé d'auteur]
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