Résumé :
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Il s'agit de la thèse de doctorat de J.M. Dupain, soutenue en 1888 sous le même titre. Henri Ey qui l'avait remarqué était d'accord avec lui pour affirmer que le délire religieux n'est pas une entité morbide en soi, mais se greffe sur d'autres maladies mentales et en est le symptôme, mais ne le suivait plus pour prouver que le délire religieux présente des caractères variés selon qu'il appartient à tel ou tel type clinique, selon la classification du Dr Magnan. Les observations de Dupain, furent toutes recueillies au service des admissions de l'Hôpital Sainte-Anne, alors dirigé par Valentin Magnan qui à véritablement dirigé ce travail - évincé du professorat au profit de Benjamin Ball, la thèse sera présidée par J.-M. Charcot. (cf. Henri Ey : Traité des hallucinations 1973 et Bertrand de Toffol : Syndromes épileptiques et troubles psychotiques 2001). Un grand nombre de manifestations psychiques rapportées à l'épilepsie ont été décrites par les aliénistes français du XIX° siècle. Certains tableaux cliniques correspondent à des troubles considérés aujourd'hui comme « psychotiques ». Les aliénistes, B.-A. Morel et Jean-Pierre Falret ont découvert la notion de crises larvées (sans manifestations convulsives associées) élargissant le champ de l'épilepsie à des signes de présentation symptomatique purement psychique. Dupain, lui, s'est spécifiquement intéressé aux contenus subjectifs des états délirants épileptiques, les délires religieux. Plus tard, Binet-Sanglé utilisera les observations de Dupain pour tracer le cadre théorique de sa monographie sur la folie de Jesus en 1909. Dupain à été redécouvert dans les années 30, notamment par Michel Cénac, pour avoir, dans le cadre de ses recherches et à l'instigation de Keraval, étudié les phénomènes de glossolalies propres au délire religieux, phénomènes qui seront très étudiés par l'école américaine de psychiatrie dès les années 1960 chez les pentecotistes.
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