Résumé :
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Tandis que l'expérience professionnelle suscite des questionnements interdisciplinaires, la formation universitaire confronte l'étudiant au cloisonnement entre les disciplines. Ainsi, les études de psychiatrie inspirent des sujets de recherches sociologiques, tout en faisant parfois obstacle à leur réalisation. En retour, la formation sociologique, tout en valorisant cette expérience professionnelle, tente de neutraliser l'influence du raisonnement médical chez l'étudiant. Les doubles appartenances du chercheur interrogent d'une part son positionnement épistémologique et d'autre part son identité professionnelle. Ces deux questions peuvent être pensées grâce aux outils transculturels. D'une part, si la sociologie et la médecine partagent un intérêt commun pour certains phénomènes, la compréhension qu'elles en ont se fonde sur des modèles épistémologiques radicalement différents. L'élaboration d'une recherche interdisciplinaire s'apparente ainsi au métissage de cultures antagonistes. D'autre part, l'étudiant est tantôt médecin parmi les sociologues, et tantôt sociologue parmi les médecins. Ces appartenances professionnelles opposées font l'objet de véritables négociations identitaires. Enfin, ce mélange des savoirs s'élabore grâce à une ethnométhodologie, mise en ouvre lors d'échanges avec ceux des professionnels dont les appartenances multiples autorisent un travail de traduction d'une discipline à l'autre. [Résumé d'auteur]
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