Résumé :
|
"Quoiqu'elle puisse revêtir des significations variables selon les époques et les cultures, l'injure animalière occupe le vaste champ de l'anthropologie. L'animal y surgit le plus souvent mécaniquement du fond d'un inconscient collectif. Lorsque l'injure devient politique elle se complexifie et s'affine. L'animal devint le support d'une exécration qui vise, symboliquement et parfois réellement, à la suppression de l'autre. Dans l'histoire contemporaine, le cas des procès de Moscou, orchestrés par le procureur Vychinski sous l'égide du stalinisme, offre l'éventail particulièrement impressionnant d'un bestiaire niant toute possibilité de défense de la part des accusés. Plus tard un Jean-Paul Sartre écrira aussi que ' l'anti-communiste est un chien ', formule qui mérite une longue exégèse. La conséquence de cette bestialisation est double : l'adversaire politique est gommé au nom de sa bêtise irrémédiable ; l'animal est totalement méprisé dans son être-animal et rejeté dans les tréfonds de ses propres pulsions. Pour libérer l'homme de ses passions politiques les plus grossières, il faudra corrélativement libérer l'animal et lui accorder l'équivalent de ce qu'on nomme un droit naturel. Autrement dit : l'arracher à l'inconscient dans lequel nous l'enfermons.[résumé d'éditeur]"
|