Résumé :
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C. Dejours rappelle d'abord la spécificité de la méthode clinique, telle qu'il la conçoit dans le contexte du travail et qui consiste à articuler dans le cadre d'une expérience partagée le rapport individuel et intersubjectif de chacun au travail et la dimension collective de l'organisation des tâches. C'est cette mise en confrontation-délibération entre les expériences individuelles qui permet d'accéder au réel du travail. L'expérience du réel et de sa résistance est d'abord une expérience affective, une expérience de souffrance qui n'est pas forcément une fatalité dans la mesure où elle permet de mettre à jour des potentialités d'intelligence et de plaisir au travail. L'attention va être dès lors apportée aux aspects organisationnels qui font obstacle à cette promesse d'accomplissement, voire qui génèrent des pathologies mentales en rapport avec le travail. C'est en particulier toute la question de l'évaluation individualisée des performances qui est posée. La demande adressée au psychologue, la clinique du travail ont gagné en intensité du fait même de la déstructuration du monde du travail. Pour autant et sans ambitionner de venir à bout des systèmes de dominations, sont esquissées quelques pistes qui indiqueraient une meilleure prise en compte de la question du travail dans l'espace public.[Résumé d'éditeur]
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