Résumé :
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Dans un premier temps, l'article a pour objectif d'exposer et de critiquer les recherches internationales en sociologie et en psychologie portant sur le problème des prises de risque sexuel liées au VIH chez les homosexuels masculins. Partant du cas de la France, les chiffres de l'épidémiologie indiquent en effet qu'en dépit de l'information dont ils disposent sur les modalités de contamination par le VIH et les règles de prévention, certains homosexuels ne se protègent pas systématiquement de cette maladie sexuellement transmissible. Le taux de prévalence du VIH étant chez les gays près de 120 fois plus élevé que chez les hétérosexuels, cet échec relatif de la prévention est un enjeu majeur du domaine de la santé publique. L'article distingue dans les recherches qui tentent d'expliquer ces prises de risque celles qui fondent leurs méthodologies sur des questionnaires préétablis passés à des cohortes d'individus et traités par la statistique, de celles qui a contrario permettent aux répondants des enquêtes de détailler leurs vécus subjectifs de manière plus particularisée. Du point de vue de l'article, c'est ce second type d'études qui semble le plus à même de fournir des données heuristiques à la recherche en psychopathologie clinique. Pour affiner et compléter ces études, l'article présente quelques résultats de recherche du dispositif clinique mis en place par les deux auteurs sur le sujet étudié. À partir d'un cas clinique atypique, ils montrent la pertinence d'une analyse psychopathologique des prises de risque sexuel chez les homosexuels masculins qui prend en compte la dimension inconsciente du fait psychique.[Résumé d'auteur]
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