Résumé :
|
S'ils s'en tiennent aux protocoles, les soignants risquent de passer à côté de leur raison d'être professionnelle. Il importe donc de réintroduire de la subjectivité dans leur formation. L'étudiant(e) ne doit pas comprendre cette subjectivité comme une manière de mettre son ego en avant, mais doit la percevoir telle une opportunité de libérer ce qu'il (elle) pense avec son corps et de travaille sur cette part d'innommé qui sous-tend les soins. Cette libération, l'auteur de l'article ne l'envisage qu'au prix d'un changement de paradigme. Pour lui, il faut délaisser les 'canevas d'expression éthique préétablis' (par exemple, la dissertation sur l'autonomie du patient) et 'mettre le corps-pensant au centre de l'attention'. L'étudiant(e) doit non seulement questionner sa responsabilité dans la soumission aux procédures, mais aussi exprimer l'aspect intime d'une situation de soins. S'agissant de l'accompagnement de l'autre, le passage par la fiction (du jeu de rôles) fait ' tomber le masque ' et libère la parole. La poésie (au sens premier de la créativité) renoue alors avec l'intelligence émotionnelle : ce qui se joue dans le corps attire l'attention de ce qui est justement hors les procédures.
|