Résumé :
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Objectif : les comportements suicidaires résultent d'une interaction complexe entre des événements stressants et les facteurs de vulnérabilité, y compris des déficits neurocognitifs. Notre objectif était de réaliser une revue critique de la littérature des marqueurs neurocognitifs (neuropsychologie et imagerie cérébrale) de la vulnérabilité suicidaire de la personne âgée. Méthode : la recherche bibliographique des articles anglais a été réalisée par Medline, sur la période de janvier 1960 à décembre 2012 inclusivement, en combinant les mots [MESH] suivants : 'Suicide', 'Neuropsychology', 'Neuropsychological Test', 'Executive Function', 'Magnetic Resonance Imaging', 'Diffusion Magnetic Resonance Imaging', 'Positron-Emission Tomography', 'Prefrontal Cortex', 'Tomography, Emission-Computed, Single-Photon', and 'Diffusion Tensor Imaging'. La sélection des articles a été faite selon les critères Strobe. Résultats : sur les 446 articles initiaux, 10 études neuropsychologiques et 4 études d'imagerie cérébrale ont été retenues. Le nombre de sujets suicidants variait de 10 à 29 (âge moyen entre 66,8 et 79,1 ans ; 0 à 85 % de femmes). Les fonctions exécutives, en particulier la prise de décision et l'inhibition cognitive, étaient davantage altérées chez les personnes âgées déprimées avec des antécédents de tentative de suicide que chez celles sans antécédent de tentative de suicide. Les données de l'imagerie cérébrale, qui demandent à être répliquées, ont mis en évidence des anomalies des circuits fronto-limbiques associées à la vulnérabilité suicidaire chez la personne âgée indépendamment des conditions psychopathologiques. Conclusion : la vulnérabilité suicidaire des personnes âgées est associée à des déficits neurocognitifs. Une évaluation neuropsychologique pourrait ainsi contribuer à détecter la vulnérabilité suicidaire d'une personne âgée déprimée, préalable indispensable à tout plan thérapeutique. [résumé d'auteur]
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