Résumé :
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Le réseau - Maternité et addictions - est né suite au constat des professionnels de la naissance de leurs fortes méconnaissances des femmes usagères de substances psychoactives (problèmes médicaux, pharmacologiques et psychosociaux), mais aussi de leurs représentations parfois erronées - sur la prise en soin de ces femmes. Après une dizaine d'années d'existence, on constate un changement de profil de la patientèle, mais aussi de regard des professionnels à leur encontre sur la prise en soin. Méthode : étude rétrospective sur dossiers à partir des bases de données 2005-2011 tenues par le réseau et comportant au total 309 jeunes mères. Mise en oeuvre d'une analyse factorielle des correspondances (AFC) à partir de dix des 58 variables extraites des bases afin d'élaborer une typologie des mères prises en charge. Résultats : trois profils de mères peuvent être dégagés : 1 femmes âgées de 35 ans et plus avec des scores de précarité et de consommation supérieurs ou égaux à 3 (de 0 à 6 niveaux de consommation très élevée et de précarité maximale), mais moindre fréquence de ce profil entre 2005 (50 %) et 2011 (37,5 %) ; 2 mères âgées entre 25 et 30 ans consommatrices d'un seul produit et stabilisées avec les traitements de substitution, mais moindre fréquence aussi de ce profil entre 2005 (33 %) et 2011 (16 %) ; 3 femmes jeunes consommant du cannabis et enregistrant un score de précarité supérieur ou égal à 3 (de 0 à 6 niveau de précarité maximale), profil caractéristique des années les plus récentes (22,6 % en 2011 versus 3,2 % en 2005). Conclusions : le profil majoritaire du réseau a évolué de celui d'usagères d'opiacés en 2005 à celui de consommatrices de cannabis de moins de 25 ans en 2011, cumulant les vulnérabilités sociales et économiques, non repérés par les services d'addictologie et plus généralement non suivies médicalement [résumé d'auteur]
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