Résumé :
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Les fondements de la recherche en orthophonie questionnent leur rapport à l'exercice clinique, et corrélativement l'amélioration des pratiques de soin. Afin de traiter cette question, nous ferons trois propositions : (1) interroger les trois paradigmes de la santé, du handicap et du langage susceptibles de produire des ressources pour explorer les spécificités de l'humain ; (2) comparer les dispositifs de recherche fondamentale, appliquée et clinique ; (3) exposer les bénéfices et risques d'une recherche qui guiderait la clinique. La répartition des objets et des missions montre que la santé vise prioritairement la dignité des personnes et leur bien-être. Conjointement, elle se mobilise sur le besoin de reconnaissance et d'autonomie lié au handicap. Afin d'étudier l'objet multidimensionnel de l'orthophonie, à savoir le langage, la communication et les langues de l'homme en devenir, mature ou vieillissant, il apparait que la recherche fondamentale, appliquée ou clinique est un véritable levier de réflexion et de décision. En effet, elle active conjointement d'une part une exploitation raisonnée des fondements épistémologiques de sciences socles telles que la neurologie, la psychologie et la linguistique, et d'autre part un approfondissement par des sciences composites telles que la neuropsycholinguistique ou la psycholinguistique. La confrontation de ces différentes sources d'information démontre que l'évolution sereine de l'orthophonie repose sur les axes suivants : fonder le soin des personnes sur une posture d'implexité portée par les praticiens, viser des compétences flexibles et spécialisées pour répondre aux besoins de santé spécifiques et émergents, développer des compétences transversales englobant les nouvelles technologies, construire une identité professionnelle relayée par des collectifs identifiés, et enfin adosser la formation initiale des futurs orthophonistes à des cadres de recherche. [Résumé d'auteurs]
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