Résumé :
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La présence d'un état dissociatif joue un rôle majeur dans l'induction et le maintien tant des Etats de Stress Post-Traumatiques (ESPT) que des états hypnotiques, mais paradoxalement l'usage de l'hypnose se révèle intéressant dans l'ESPT et ses apports actuels sont démontrés pour le traitement de ces troubles. Après avoir relevé les ambiguïtés du concept de dissociation, nous analysons les multiples dimensions de la dissociation sur les plans sensori-moteur, cognitif, affectif, temporo-spatial, mnésique et identitaire. Ceci nous permet de préciser en quel sens la dissociation est pathologique dans l'ESPT et potentiellement utile dans le traitement de ce trouble. En particulier, alors que traiter le traumatisme en état de veille rend difficile l'élaboration d'une scène douloureuse 'cachée' sous un niveau de conscience protecteur, le mode de communication hypnotique semble favoriser l'échange avec les sujets dissociés, puis faciliter l'accès au matériel traumatique et le dépassement d'une réaction de défense devenue pathologique avec la réélaboration par le sujet lui-même du scénario traumatogène. Cependant, l'hypnose suscite toujours des critiques : ne peut-on craindre une accentuation des symptômes dissociatifs ou des reviviscences douloureuses ? Ne risque-t-on pas l'émergence de faux souvenirs ? Nous montrons que ces critiques sont non pertinentes avec les techniques actuellement employées en hypnothérapie. [résumé d'auteur]
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