Résumé :
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Contexte : cette étude transversale en milieu pénitentiaire examine le lien entre mésusage de clonazepam avant incarcération et conséquences pénales du passage à l'acte. Méthodes : les conséquences pénales ont été comparées entre des sujets condamnés consommateurs de clonazepam et des condamnés non consommateurs. Ensuite, elles ont été comparées, parmi les consommateurs, entre ceux qui ressentaient des effets paradoxaux (EP) du produit et ceux qui n'en ressentaient pas, puis entre ceux qui avaient consommé du clonazepam avant le passage à l'acte et ceux qui n'en avaient pas pris. Les prisonniers participants étaient des hommes français d'origine créole condamnés depuis le 1er janvier 2011 sur l'Ile de la Réunion. Résultats : ni la sévérité de la peine reçue, ni le type de sentence ne différaient statistiquement entre les 35 consommateurs et les 29 non-consommateurs (p = 0,137 pour la durée d'incarcération, p = 0,087 pour l'obligation de soins), de même pour la récidive (p = 0,355). 69 % des consommateurs ressentaient des EP sous clonazepam et 97 % étaient dépendants du produit. La consommation au moment de l'acte n'était pas liée aux caractéristiques de celui-ci (p = 1,000 pour les antécédents d'incarcération, p = 0,879 pour la durée de la peine), de même que les EP (p = 0,387 pour les antécédents d'incarcération, p = 0,823 pour la durée de la peine). Conclusion : le mésusage de clonazepam n'influence pas le passage à l'acte. [résumé d'auteur]
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