Résumé :
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De nombreux auteurs se sont intéressés à l'impact d'une précédente expérience d'abus sexuel au cours de l'enfance dans le développement des troubles du comportement alimentaire (TCA). Etonnamment, peu de travaux ont eu pour but de documenter l'histoire traumatique plus étendue de ces patientes ou d'évaluer la comorbidité entre TCA et état de stress post-traumatique (ESPT). Soixante-neuf patientes anorexiques, âgées en moyenne de 23,4ans (+ 6,9), toutes hospitalisées pour la gravité de leurs symptômes, ont complété une fiche anamnestique ainsi que trois questionnaires permettant d'évaluer l'intensité de l'exposition traumatique au cours de la vie (LEC), la symptomatologie spécifique des ESPT (PCLS) et la gravité des tendances anorexiques (EAT-16). La majorité des femmes rapportaient avoir été confrontées dans leur histoire de vie à au moins une situation traumatique (82,6 %). La comorbidité entre TCA et ESPT a été évaluée à 37,7 % (n=26). L'intensité des symptômes d'anorexie était corrélée à l'intensité des symptômes d'ESPT, mais aucune différence n'a pu être relevée sur les scores de ces deux variables en fonction du type de trauma rapporté (sexuel ou non). Dans une analyse de régression multiple, un seul prédicteur s'est avéré significatif de la gravité des symptômes d'anorexie : la présence d'un trouble obsessionnel compulsif comorbide. Les résultats de cette étude viennent développer la littérature concernant la comorbidité entre TCA et ESPT et infirmer l'hypothèse selon laquelle le vécu d'un trauma sexuel est prédicteur de l'intensité des symptômes d'anorexie mentale. [résumé d'auteur]
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