Résumé :
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La dimension sociale a été placée très tôt, sous l'impulsion de Jacques Delors, dans le projet européen. Le traité européen reconnaît ainsi la capacité des partenaires sociaux à négocier des accords et à les rendre obligatoires par transposition en directive. Les employeurs comme les syndicats s'appuient sur des organisations confédérales à l'échelle européenne (Business Europe, CEEP, UAPME pour les employeurs, Confédération Européenne des Syndicats, pour les salariés) et plus d'une quarantaine de branches professionnelles disposent aujourd'hui d'un comité de dialogue social sectoriel. Pourtant la 'production normative' dans le domaine social en Europe reste faible. Les accords interprofessionnels ou sectoriels restent peu nombreux. Et même sur un sujet aussi structurant que le temps de travail, les partenaires sociaux européens peinent à dégager un consensus ! Il est vrai que la plupart des acteurs du dialogue social restent fondamentalement attachés au cadre national. L'organisation du dialogue social se nourrit, en effet, de la culture de chaque pays, de ses pratiques, et reflète un équilibre progressivement construit. L'Europe forme ainsi dans le domaine social un espace fragmenté, une mosaïque de dispositifs, de règles et de traditions. Une situation qui contraste avec la rapidité de l'intégration commerciale, économique et financière des marchés européens. Et qui peut constituer un vrai handicap : dans le domaine de la protection sociale ou de la rémunération par exemple, l'absence de cadre commun constitue un évident facteur de complexité et un frein à l'intégration sociale. [résumé d'auteur]
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