Résumé :
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Cette étude s'appuie sur une remémoration par son auteur d'interventions sociopsychanalytiques auxquelles il avait le projet de participer ou qu'il a effectivement réalisées, depuis une vingtaine d'années, en sélectionnant deux types de causes : celles à partir desquelles l'intervention n'a pas eu lieu (intervention interdite) et celles qui ont contribué à son arrêt (intervention interrompue). L'idée sous-jacente est bien qu'en admettant que des interventions psychosociologiques puissent ne pas commencer où ne pas se poursuivre, on émet un certain nombre d'hypothèses pour l'expliquer. En voilà quelques-unes. Par exemple : qu'il n'existe pas d'intervention parfaite, réussie, finie ; qu'une intervention réussie (ou facile) n'est pas toujours celle qui apporte le plus, du point de vue de la connaissance psychosociologique (à l'inverse, une intervention difficile ou loupée est souvent instructive) ; que les accidents de parcours et les imprévus participent de sa définition ; que les contextes agissent sur l'intervention de façon souvent décisive et qu'ils sont susceptibles d'en modifier le cours ; enfin, que ce qui est important n'est pas tant ce que nous sommes capables de dissimuler de nos pratiques que ce que nous cachons à notre insu. Ainsi, par exemple, si nous savons bien qu'une intervention dont ne veut pas un intervenant a peu de chances d'aboutir ou de se poursuivre, qui prendra la peine de le dire ou même de se le dire ? Ce texte voudrait contribuer, pour changer, à défendre une conception inachevée de l'intervention, en majorant un peu ce qu'il y a de perte en elle. [résumé d'auteur]
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