Résumé :
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Le lieu du soin psychiatrique n'est jamais sans conséquence sur la nature même du projet de soins. De même, le positionnement de l'offre de soins psychiatriques pèse lourdement sur le parcours de soins du patient. Ainsi, quels que soient les moyens qui y seront attribués, la prison ne sera jamais un lieu de soins pour les maladies mentales de dimension aliénante. Ainsi la création d'unités de soins psychiatriques uniquement réservés aux détenus contribue à amplifier les pratiques d'incarcération des malades mentaux au mépris du principe d'irresponsabilité pénale. Leur coût prohibitif vient concurrencer le financement des moyens de prévention et de suivi ambulatoire. Il est urgent d'ouvrir ces unités, non plus aux seuls détenus, mais à l'ensemble des patients, dès lors qu'ils nécessitent des prises en charge très contenantes, afin que cet investissement sanitaire majeur joue un vrai rôle de prévention et ne soit plus cantonné à l'extrémité de la chaîne pénale.[Résumé d'éditeur]
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