Résumé :
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La question de la demande en alcoologie continue d'être polémique, tenant à la fois au positionnement personnel et théorique du clinicien, mais aussi sans doute à son lieu d'exercice et à l'objectif visé de la rencontre entre le malade et le praticien. La rencontre avec le malade alcoolique engendre, chez la plupart des intervenants, un malaise attribué à la puissance des représentations de l'alcoolique - partagées par le malade et l'intervenant. Afin de diminuer ce malaise lié à la puissance et à la violence des représentations, il est d'abord nécessaire que les intervenants n'attendent pas la demande et, surtout, revisitent voire modifient si nécessaire leurs propres représentations au moyen d'un travail personnel. Une fois l'espace relationnel - déminé -, il convient que les intervenants expliquent en quoi la dépendance peut être appréhendée comme une maladie, mais aussi qu'ils insistent sur la sensibilité individuelle de chacun face à l'alcool, substance considérée au départ par le malade comme un ami de toujours, mais devenu au fil du temps un traître autour duquel le malade et l'intervenant vont se liguer pour le combattre. Cette approche contribue à renforcer l'alliance thérapeutique et à restaurer la dignité du malade alcoolique, autant de facteurs favorables à la réussite de ce parcours long et difficile [résumé d'auteur]
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