Résumé :
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La manie pose la question du statut de l'objet et de son destin. Alors que l'objet est au coeur du deuil et plus encore de la mélancolie, la manie fait disparaître et dédaigne l'objet, au profit de l'assomption d'un moi triomphant qui lui refuse désormais toute place et tout investissement. Faisant ressurgir la haine à l'égard de l'objet, l'état maniaque, quand il s'impose à l'adolescence, témoigne du difficile désinvestissement des objets oedipiens. A travers le cas d'une adolescente qui hait son père, les différentes significations inconscientes de cette haine sont explorées. Témoin de la fixation incestueuse à l'objet paternel, la haine prend également sens dans un lien préoedipien à l'objet maternel, qu'il ne faut perdre à aucun prix. Mais la haine est aussi dans le même temps un affect séparateur, visant à se disjoindre de l'objet pour tracer les frontières d'un moi toujours susceptible d'être envahi par l'objet. La haine maniaque, quand elle s'érige à l'adolescence, témoigne donc de la difficile introjection des objets oedipiens et de la crainte de les perdre totalement en s'en séparant. [ résumé d'auteur]
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