Résumé :
|
Quand une personne équilibrée dit qu'elle a fait un rêve prémonitoire, et que dans sa culture ce type de rêves est fréquent, qu'est-ce que cela signifie quant au processus psychique qui a produit le rêve ? Le contexte collectif influence-t-il le contenu et la signification des rêves ? Pour la tradition populaire, il existe une intentionnalité propre au rêve, une tendance à se faire réalité, et cette tendance se renforce du récit qu'on en fait. En outre, le rêveur se trouve, au moment où il rêve, et du fait de son rêve, dans un état de vulnérabilité par rapport aux intentions malveillantes d'autrui. Là aussi, le récit, la mise en mots, aggrave le problème. Je propose d'examiner ces assertions, en mettant entre parenthèses l'idée a priori que nous pourrions en avoir, et ensuite de nous demander s'il existe, entre les théories populaires et les théories psychanalytiques, des relations d'opposition ou de complémentarité. Ce travail, basé sur la clinique avec les migrants, montre que la construction des rêves est polysémique, et que l'interprétation doit être adaptée aux besoins du patient. Il met en évidence que les rêves forment souvent une séquence qui traduit la recherche prospective d'une solution destinale. [Résumé d'auteur]
|