Résumé :
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En France, le suivi sanitaire des sujets condamnés pour des infractions sexuelles en milieu ouvert ambulatoire s'effectue généralement dans le cadre des soins pénalement ordonnés : obligations ou injonctions de soins. Les prises en charge de ces auteurs se heurtent régulièrement à des difficultés diverses, inhérentes aux aspects cliniques, thérapeutiques, interrelationnels au cadre médico-judicaire. A travers la question sensible de la formulation de la demande de suivi par les patients émergent les dimensions de volonté de changement et de motivation au traitement, notamment chez les patients présentant un discours de dénégation totale ou partielle des faits. Considérant le modèle motivationnel de Miller et Rollnick, il est fréquent de constater que les auteurs de violences sexuelles se situent généralement aux stades de précontemplation et de contemplation de leurs difficultés et que les facteurs motivationnels au changement sont surtout extrinsèques (cadre judiciaire, pression de l'entourage, etc.). La résistance au changement peut apparaître sous des formes différentes et aboutir à un arrêt du suivi. L'adaptation des techniques d'entretien motivationnel apporterait des bénéfices dans le suivi de ces patients, en termes d'adaptation aux rythmes individuels, d'engagement et de responsabilisation. Cela proposerait un outil thérapeutique pertinent et resituerait l'approche motivationnelle dans le mouvement d'approches dites ' positives ' développées depuis quelques années (Good Lives Models, désistance, prise en compte des facteurs de protection, etc.) en complément des approches dites de gestion des risques de récidive. Après des rappels cliniques et de principes généraux de prises en charge, nous présenterons l'état de la littérature concernant l'utilisation de l'entretien motivationnel chez les auteurs de violences sexuelles et développerons l'intérêt de cette approche.[résumé d'auteur]
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