Résumé :
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Nous avons étudié chez des sujets âgés en bonne santé (de 63 à 83 ans) et des adultes (de 20 à 32 ans) les saccades, dans deux conditions : d'une part la condition gap, dans laquelle la cible centrale disparaît \; puis un laps de temps de 200 ms suit, pendant lequel la fixation et l'attention sont désengagées \; enfin une cible visuelle apparaît en périphérie. D'autre part, la condition overlap, pendant laquelle la cible périphérique apparaît alors que la cible centrale est toujours présente, le sujet devant alors désengager volontairement son attention et sa fixation visuelle pour l'orienter vers la cible périphérique. Ces paradigmes stimulent un déclenchement des saccades automatiques dans le premier cas et contrôlé dans le second. La latence moyenne des saccades (mesurée par vidéo-oculographie) était plus longue chez les personnes âgées et ceci quelle que soit la condition. Néanmoins, le sujet âgé comme le sujet jeune produisait des latences plus courtes dans la condition gap que dans la condition overlap. De plus, dans la condition gap, nous avons observé l'émergence d'un nombre considérable de saccades réflexes à latence très courte (entre 80 et 120 ms, temps de conduction minimal) appelées saccades express. Le taux d'apparition de telles saccades était similaire chez les sujets jeunes et les sujets âgés. Ces résultats suggèrent l'existence de deux circuits distincts, l'un non sensible à l'âge (saccades express), l'autre subissant les effets du vieillissement (saccades contrôlées). Dans une étude en cours, cette méthodologie a été appliquée à des patients présentant une démence à corps de Lewy. Les résultats préliminaires obtenus chez trois patients montrent une lenteur anormale des latences, même dans la condition gap, censée promouvoir des saccades automatiques et réflexes. De surcroît, une absence totale des saccades à latence express a été observée. Ces résultats prometteurs suggèrent un déficit même pour les saccades automatiques ou réflexes chez ces patients. [résumé d'auteur]
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