Résumé :
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La consommation de cannabis a considérablement augmenté ces deux dernières décennies. Cette augmentation en population générale a retenti sur les populations reçues dans les services d'alcoologie ; un phénomène qui pose un certain nombre de problèmes tant aux patients qu'aux équipes. Objectif : avec le concours du Groupement régional d'alcoologie et d'addictologie du Nord-Pas-de-Calais, nous avons réalisé une enquête auprès des soignants des structures de soins et d'accueil en alcoologie pour comprendre les retentissements de la coaddiction alcool-cannabis. Méthode : nous avons conçu un questionnaire dans lequel nous demandions aux soignants s'il existait : un abord systématique de cette consommation et par quel personnel il était réalisé ; un questionnaire spécifique aux coaddictions ; un règlement intérieur, et si oui ses modalités d'application ; une information systématique des patients sur le cannabis et ses conséquences ; des propositions thérapeutiques en cas de consommation associée, et si oui lesquelles ; le ressenti des équipes. Résultats : pour 72,2 % du personnel interrogé, la consommation de cannabis est abordée dès la préadmission, et cet abord est aisé dans le service. La grande majorité déclare qu'il existe des questionnaires sur les coaddictions, des protocoles, mais peu d'approche thérapeutique systématisée. Et si les soignants se sentent à l'aise dans la prise en charge des coaddictions, ils sont nombreux à demander des formations complémentaires. Conclusion : bien que chaque prise en charge doive répondre à l'individualité du sujet, nous constatons dans les résultats de notre enquête une absence d'homogénéité des protocoles dans leur définition ou leur application. Les difficultés de prise en charge des coaddictions alcool-cannabis semblent liées au caractère illicite du second produit, à l'absence de dépendance chez certains patients, et donc de motivation à l'arrêt. Toutefois, nos résultats sont rassurants car la prise de conscience des soignants est importante, ce qui semble se confirmer par le nombre de soignants demandeurs de formations complémentaires. [résumé d'auteur]
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