Résumé :
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Nous rapportons ici le cas d'un patient de 50 ans souffrant d'une schizophrénie paranoïde, évoluant depuis 30 ans sans rémission symptomatique, qui a développé une agranulocytose sous chlorpromazine. Durant ces 30 dernières années, le patient a été traité durant deux périodes avec la chlorpromazine, de 1981 à 1989 et de 1995 à 1996, avec des doses journalières allant de 150 à 500mg/j. À cette période, aucun accident hématologique n'avait été répertorié. Une recrudescence des symptômes positifs du trouble schizophrénique nous a incité à réintroduire la chlorpromazine. Deux mois après, le patient a développé une agranulocytose aiguë et une anémie. L'évolution clinique favorable après arrêt définitif du traitement, la normalité des examens biologiques et cytologiques et les facteurs de risque d'agranulocytose aiguë médicamenteuse sont en faveur d'une relation causale entre cette neutropénie sévère et la réintroduction de chlorpromazine. Le mécanisme toxique de cette agranulocytose est discuté. Le risque de toxicité hématologique sous antipsychotiques de première génération, et notamment, sous phénothiazine, est probablement sous-estimé au regard de l'attention qui est portée à la clozapine. Néanmoins, il ne s'agit pas d'un accident rare chez les patients qui cumulent les facteurs de risque d'agranulocytose médicamenteuse.[résumé d'auteur]
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